BluesBreaker Reissue

Sortie en 1992, la Marshall BluesBreaker est la première vraie tentative de la marque anglaise d'investir le marché de la pédale d'effet, dominé à l'époque par Boss, MXR et quelques autres. Sortie en même temps que la DriveMaster et la ShredMaster, elle adopte un circuit relativement proche de celui de la Guv'nor mais dans une version low gain. Le but est de recréer le son "Marshall in a box". En particulier, celui du JTM 45. En 2006, John Mayer sort l'album Continuum et utilise la BluesBreaker sur celui-ci. C'est le début de la "folie" BluesBreaker avec un circuit qui sera copié et modifié par quasiment tous les fabricants boutique de la planète. Analogman et beaucoup d'autres contribueront à son succès. En 2023, Marshall ressort le modèle original avec une version MK2 extrêmement fidèle.

Esthétiquement, on a un chassis qu'on pourrait qualifier d'indestructible. La pédale offre des contrôles classiques: Gain, Tone et Volume, In et Out. A l'intérieur, 2 PCBs handwired, en tout point identiques à la version originale. La Marshall BluesDriver bénéficie d'un circuit simple mais parfaitement conçu: un double OP-Amp amplifie le signal à l'aide du bouton Gain, puis il passe par 2 diodes qui vont distordre le signal qui sera atténué par une résistance pour avoir un "soft clipping". Ce signal est envoyé au tone stack puis à l'étage de sortie.

Branché dans un ampli super clean, car le but de la Guv'nor est bien de transformer n'importe quel ampli en Marshall, on attaque tout à 12:00 avec une... Stratocaster (oui... John oblige). Bon, autant le dire tout de suite, la course des potards est très Marshallienne, donc ne cherchez pas de progressivité ici! Le bouton Gain commence à agir vers 14:00 et c'est la que vous récupérer une OD low gain. Avant cela, il se contente d'épaissir votre signal en lui faisant gagner du bas medium. Ne voyez pas la BluesBreaker comme une OD typique, mais plus comme un Mid-Fat Boost que vous allez stacker sur d'autres pédale ou sur un canal d'ampli déjà tordu. C'est comme ceci qu'elle marche le mieux.
A l'opposé du bouton Gain, le Tone est lui ultra-over-efficace avec une très large plage d'action. On peut avoir un medium très creusé ou mis très en avant. Attention, il impacte d'une manière relativement importante le bouton Gain.

L’attaque est douce, la dynamique assez "mellow", on a pas ici d’attaque percussive, très articulée. On a se côté « pincé », typique Mayer avec un bas medium costaux et une fluidité qu'on apprécie. L'idéal c'est de la stacker sur une pédale de type TS comme un étage de gain supplémentaire. Vous gagné en gain, en épaisseur, en sustain avec du liant. La pédale offre une dynamique plus marquée, plus punchy que la Guv'nor. Elle se révèle être un excellent couteau suisse pour densifier votre son.

En conclusion, Marshall ressort sa pédale mythique à l'identique, pour le plus grand bonheur des fans de Clapton et Mayer. Elle passera sur à peu près toutes les configurations et sera une pièce maîtresse de tout bon set-up blues-rock.